SALON AGRICULTURE - Des fleurs dans le réservoir de mon automobile

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Publié le: 25/02/2011 - Mis à jour le: 07/09/2023
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Salon agriculture 2011. « Savez-vous que vous avez des fleurs dans votre réservoir ? », interroge Diester-Industrie sur son stand. Claude Stefan.

Colza et tournesol servent à fabriquer deux millions de tonnes de biodiesel en France.L'autre carburant « vert », le bioéthanol, est extrait de betteraves et de céréales.

Biocarburants ou agrocarburants ? Pour les industriels des filières biodiesel et bioéthanol, pas de doute, ils fabriquent des biocarburants. « On les appelle ainsi car ils sont issus de la biomasse, explique Gaël Petton, responsable communication de Diester-Industrie. C'est aussi le terme utilisé par les pouvoirs publics ».

Les écologistes préfèrent le vocable agrocarburant. Ils pointent du doigt les dizaines de milliers d'hectares de cultures nécessaires à leur production, les engrais, les pesticides, les moyens de transport mobilisés, les usines. Bref, le bilan écologique ne serait pas bon. « Faux, répond Gaël Petton. Le biodiesel évite 59 % de rejets de gaz carbonique par rapport au gasoil. Ce n'est pas nous qui le disons, mais l'Ademe, l'Agence de l'environnement, dans une étude d'avril 2010. » Parmi les efforts réalisés pour améliorer le bilan carbone : l'utilisation des péniches et du rail pour transporter des graines de colza et tournesol.

8 000 véhicules plus « verts ». Ces bus, camions poubelles et fourgonnettes roulent avec 30 % de biodiesel mélangé au gasoil. « La moitié des bus de Quimper Communauté en utilisent, indique Gaël Petton, tout comme les véhicules des services techniques de la Communauté urbaine de Nantes ou ceux de la laiterie Triballat. » Seules les flottes professionnelles dites « captives » bénéficient de ce carburant plus vert. Les particuliers se contentent des 7 % incorporés classiquement dans le gazole. Pour produire les 2 millions de tonnes de biodiesel, la filière oléo-protéagineuse utilise 900 000 ha. Les graines de 90 000 producteurs sont pressées dans sept usines, dont celle de Montoir. Les tourteaux de colza et de tournesol issus de la fabrication servent à l'alimentation animale et diminuent d'autant les importations de soja.

Coup de mou sur le Superéthanol. C'est l'autre grande famille des carburants « verts ». Lancé en 2006, l'éthanol « E 85 » est fabriqué avec 85 % d'alcool de céréales et de betteraves mélangé à l'essence. Il devait couler dès la première année dans 500 stations au prix très attractif de 85 centimes d'euro le litre. Six ans après, on en est péniblement à 320 pompes.

Pourtant, dans l'intervalle, les céréaliers et les betteraviers ont massivement investi. « Un milliard d'euros dans cinq usines, rappelle Philippe Pelzer, de la coopérative Téréos. Les agriculteurs sont payés 120 ?/tonne départ ferme dans le cadre de contrats de cinq ans. Aujourd'hui, ils font la grimace à cause de la flambée du prix du blé. Nous allons faire évoluer nos usines pour extraire le gluten avant fermentation, pour le valoriser en alimentation animale et humaine. Nous pourrons ainsi mieux les rémunérer. »

Même si le « E 85 » est en panne, la filière bioéthanol peut compter sur le « SP95-E 10 » largement distribué dans les stations, en France, et qui ne contient que 10 % d'éthanol. Biodiesel ou éthanol ne peuvent pas être rentables sans le soutien de l'État. « Jusqu'en 2012, nous avons 8 ? d'abattement par hectolitre, rappelle Gaël Petton. Nous aimerions avoir de la visibilité au-delà car il faut du temps pour amortir les usines. »

Jean-Paul LOUÉDOC, Ouest-France

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