Sa voiture carbure à l'huile de friteuse
Actualité
Publié le: 10/04/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
P1049_070410.jpgDepuis près de deux ans, Serge Mahé fait le plein de sa voiture diesel en récupérant de l'huile dans les restaurants près de chez lui, dans les Côtes-d'Armor.
« Y'a une p'tite odeur de frites qui se dégage du pot d'échappement. Mais ce n'est pas désagréable... ». Depuis près de deux ans, Serge Mahé ne fréquente plus les stations-services des grandes surfaces. Le plein de sa Renault 5 diesel avec de l'huile de colza, il le fait chez lui. Sa station trône dans la cour devant sa maison, à Boqueho. Avec un extincteur à son pied, « comme dans les stations-services ». Près de la pompe, il a construit une baraque en bois pour filtrer et stocker ses 600 litres de carburant vert.
Il se ravitaille chaque semaine dans une dizaine de restaurants du coin, trop heureux de se débarrasser de l'huile de colza usagée. « J'en collecte 250 litres par semaine, je fais un peu de stock. » L'huile est filtrée trois fois pour arriver à un micron, puis versée dans le réservoir, mélangée à du gas-oil. « Je mets 70 % d'huile et un tiers de gas-oil. Le moteur fonctionnerait avec 100 % d'huile, mais il faudrait un kit de carburation complet, avec réchauffeur, pompes et sonde de température. »
« Je ne rejette pas de CO 2 »
Pascal a seulement fait modifier les injecteurs de sa voiture chez son garagiste pour une centaine d'euros. Et ça roule. « Je ne consomme pas davantage, on roule même plus confortablement car la conduite est plus souple. » Avant de démarrer, il doit juste attendre quelques minutes, le temps du préchauffage.
D'aucuns affirment que ce mélange peut conduire à casser le moteur. « C'est de l'intox. J'ai fait plus de 20 000 km et je n'ai eu aucun problème. » Et de prévenir les apprentis sorciers. « Ce mélange ne fonctionne qu'avec les voitures à injection indirecte. Ça ne marche pas avec les injections directes comme sur les moteurs HDI ou TDCI. »
Ce ne sont pas les économies qui l'ont motivé. « C'est propre. Je ne rejette pas de CO2 dans l'atmosphère ». Une conduite citoyenne ? « Non, la législation est claire : on n'a pas le droit. » Sur la toile cirée de la table de la cuisine, il a déposé la loi 1er mars 2005, relative à la charte de l'environnement. « Je me réfère à ce texte qui me donne raison. L'article 2 dit : toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement ».
En Allemagne, pays qui applique jusqu'au bout une directive européenne de 2003 concernant les biocarburants, on trouve de plus en plus de stations à distribuer de l'huile végétale. L'association Roule ma frite, à Marseille, se bat pour que la France autorise les automobilistes à rouler à l'huile végétale. C'est par hasard que Serge Mahé a connu cette association, dont il est adhérent. « J'étais hospitalisé et j'ai vu à la télévision le fondateur de cette association. » Ils seraient aujourd'hui des centaines en France à fréquenter les cuisines de la restauration. « Il y en a bien plus » affirme Serge.
« Y'a une p'tite odeur de frites qui se dégage du pot d'échappement. Mais ce n'est pas désagréable... ». Depuis près de deux ans, Serge Mahé ne fréquente plus les stations-services des grandes surfaces. Le plein de sa Renault 5 diesel avec de l'huile de colza, il le fait chez lui. Sa station trône dans la cour devant sa maison, à Boqueho. Avec un extincteur à son pied, « comme dans les stations-services ». Près de la pompe, il a construit une baraque en bois pour filtrer et stocker ses 600 litres de carburant vert.
Il se ravitaille chaque semaine dans une dizaine de restaurants du coin, trop heureux de se débarrasser de l'huile de colza usagée. « J'en collecte 250 litres par semaine, je fais un peu de stock. » L'huile est filtrée trois fois pour arriver à un micron, puis versée dans le réservoir, mélangée à du gas-oil. « Je mets 70 % d'huile et un tiers de gas-oil. Le moteur fonctionnerait avec 100 % d'huile, mais il faudrait un kit de carburation complet, avec réchauffeur, pompes et sonde de température. »
« Je ne rejette pas de CO 2 »
Pascal a seulement fait modifier les injecteurs de sa voiture chez son garagiste pour une centaine d'euros. Et ça roule. « Je ne consomme pas davantage, on roule même plus confortablement car la conduite est plus souple. » Avant de démarrer, il doit juste attendre quelques minutes, le temps du préchauffage.
D'aucuns affirment que ce mélange peut conduire à casser le moteur. « C'est de l'intox. J'ai fait plus de 20 000 km et je n'ai eu aucun problème. » Et de prévenir les apprentis sorciers. « Ce mélange ne fonctionne qu'avec les voitures à injection indirecte. Ça ne marche pas avec les injections directes comme sur les moteurs HDI ou TDCI. »
Ce ne sont pas les économies qui l'ont motivé. « C'est propre. Je ne rejette pas de CO2 dans l'atmosphère ». Une conduite citoyenne ? « Non, la législation est claire : on n'a pas le droit. » Sur la toile cirée de la table de la cuisine, il a déposé la loi 1er mars 2005, relative à la charte de l'environnement. « Je me réfère à ce texte qui me donne raison. L'article 2 dit : toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement ».
En Allemagne, pays qui applique jusqu'au bout une directive européenne de 2003 concernant les biocarburants, on trouve de plus en plus de stations à distribuer de l'huile végétale. L'association Roule ma frite, à Marseille, se bat pour que la France autorise les automobilistes à rouler à l'huile végétale. C'est par hasard que Serge Mahé a connu cette association, dont il est adhérent. « J'étais hospitalisé et j'ai vu à la télévision le fondateur de cette association. » Ils seraient aujourd'hui des centaines en France à fréquenter les cuisines de la restauration. « Il y en a bien plus » affirme Serge.
