Renault ou l'épisode d'un scandale de plus

Actualité Renault

Publié le: 22/09/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Formule 1. Aujourd'hui, le constructeur français sera entendu par la FIA pour ses agissements douteux à Singapour en 2008. En plaidant coupable, en se débarrassant de Briatore, Renault a sans doute sauvé la face.

Après le « Loft », après le « Secret », la Formule 1 a inventé le concept « Scandale story. » La recette est simple. Lorsque les monoplaces ne s'escriment pas sur l'asphalte, le propre du sport auto même si parfois c'est un rien soporifique, il est nécessaire, voire capital, que la F1 reste en tête de gondole des journaux et des sites internet. C'est cela aussi le « Success story » de la petite entreprise gérée par Bernie Ecclestone.

Souvenez-vous, il y avait eu l'affaire d'espionnage McLaren - Ferrari qui avait émaillé la saison 2007. Cette année, au GP d'Australie, McLaren avait fait croire aux commissaires de course qu'Hamilton n'avait pas reçu la consigne de laisser Jarno Trulli (Toyota) tenter une manœuvre de dépassement interdite, alors que les deux hommes se trouvaient derrière la voiture de sécurité. Hamilton avait plaidé coupable et tout était rentré dans l'ordre.

Récemment, c'est Nelson Piquet Jr qui a jeté l'opprobre sur Renault en accusant Flavio Briatore et Pat Symonds, respectivement manager et stratège de l'écurie française, de l'avoir obligé à effectuer une sortie de piste pour provoquer l'entrée du safety car et permettre à Alonso de s'imposer. Un drôle de petits arrangements entre « amis ». Le jeune Piquet trouvait là un moyen de poursuivre l'aventure en 2009 avec Renault et puis... Quand Piquet a été prié de laisser sa place à Grosjean à l'issue du GP de Hongrie, le jeune Brésilien a été pris de remords. Il s'est épanché. Son papa, déjà limogé par Briatore, alors qu'il était chez Benetton, avait en son temps contacté le directeur de course de la FIA pour la F1, Charlie Whiting, au lendemain du dernier GP de la saison 2009. Il évoquait les agissements de Renault à Singapour. Sans écho mais la FIA savait.

Qui pleurera Briatore ?

Renault a reconnu les faits, obligé Symonds à partir. « Flavio Briatore a considéré qu'il était moralement responsable. Il a démissionné » a précisé Patrick Pélata, le directeur général de Renault. Bien lui en a pris. Les semaines précédentes, l'Italien sulfureux et craint (à l'exception de Pescarolo qui l'a traité de « voyou » personne n'a élevé la voix) avait usé de grands mots pour dénoncer les agissements du clan Piquet, en parlant de « dénonciation calomnieuse et tentative de chantage aggravé. » À Spa, Bernard Rey, l'anonyme président du Renault F1 team, avait parlé de cabales contre la marque au losange. Un système de défense abandonné aujourd'hui.

Aujourd'hui, devant le Conseil mondial de la FIA, Renault va la jouer profil bas pour sauver son avenir en Formule 1. La notoriété de la discipline reine du sport auto est tellement forte que la marque française ne devrait subir que des dégâts collatéraux... Qui ne pèseront pas lourd face au bénéfice que la marque retire du circuit.

En F1, tout est histoire de chiffres. L'heure est au compromis pour la FIA qui a peu d'intérêts à taper sur Renault alors qu'Honda s'est retiré, BMW est en passe de le faire et Toyota n'a pas signé le budget F1 2011.

(Source : Stéphane Bois, Ouest-France)