Peugeot et Citroën à fond sur les nouveautés

Actualité Peugeot

Publié le: 24/05/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1109_070524.jpgL'accélération plutôt que le coup de frein. Pour redresser la barre, Peugeot et Citroën vont multiplier les nouveaux modèles. 41 d'ici à 2010 !

L'offensive plutôt que le repli. Trois mois après son installation aux commandes de Peugeot Citroën, Christian Streiff a annoncé, hier, la couleur aux actionnaires de PSA. Pour sortir de leur mauvaise passe, les deux marques vont accélérer et élargir l'offre. D'ici à 2010, ce sont quelque 41 nouveaux véhicules, et non 35 comme prévu initialement, qui doivent être propulsés sur les routes, dont la moitié hors d'Europe, en Chine et en Amérique latine.

L'euro fort pousse à délocaliser

Stimuler l'offre, telle est donc la mesure phare du plan Cap 2010 élaboré par les dix groupes de travail mis en place par le nouveau PDG dès son arrivée. Elle est destinée prioritairement à « redonner croissance et rentabilité » au constructeur. Croissance ? Pour PSA, qui vise les 15,5 % de parts de marché en 2010 contre 13,3 % actuellement, c'est la crevaison lente depuis trois ans. Et sur les premiers mois de 2007, ses ventes peinent à suivre la moyenne du marché domestique européen. Vivement les nouveaux 4 x 4 au début de l'été. Rentabilité ? On reste sur un médiocre millésime : 176 millions d'euros nets en 2006. Ce qui n'empêche pas la direction, au nom de « la continuité », de distribuer 317 millions d'euros de dividendes aux actionnaires ! « Aussi scandaleux qu'EADS », estime la CGT.

Plus de modèles plus vite, c'est le bon côté de la vitrine, au front de la clientèle. Plus de modèles à moindre coût c'est l'autre versant, moins sympathique, du côté salariés et fournisseurs. Christian Streiff en a déjà donné un aperçu en programmant, début mai, 4 800 suppressions de postes d'ici fin 2007 en France. Obtenues par la voie du volontariat, elles pourraient faire des petits dans les autres pays européens. Mais la chasse aux coûts ne s'arrêtera pas là. Dénonçant vigoureusement les effets désastreux de l'euro fort - et « l'avantage compétitif phénoménal des Japonais en Europe » - le PDG annonce un nouveau tour de vis, en excluant cependant toute fermeture d'usine. « Nous devons avoir l'obsession de la productivité », martèle-t-il.

Objectif : économiser 600 millions d'euros par an. En interne, cela va se traduire par la réduction de 30 % des frais fixes et de structure (tous ceux qui ne sont pas liés à la production). En externe, Christian Streiff serre un peu plus le cou des fournisseurs. En matière d'achats, qui pèsent il est vrai les deux tiers du prix de revient d'une voiture, on ne discute pas : c'est 6 % de gain de productivité par an au compteur de chaque équipementier, contre 4 % jusque-là. Alors que les achats de pièces vont devenir de plus en « plus importants dans les pays à bas coût. » Une délocalisation qui n'ose pas dire pas son nom. « Ce n'est pas la question, tranche Christian Streiff. La question, c'est la politique européenne qui va à l'encontre du maintien de l'industrie sur le sol européen. » Avis transmis à Nicolas Sarkozy qui n'avait pas été le dernier à tempêter contre l'euro fort durant la dernière campagne.

Paul BUREL.