Permis : les auto-écoles s'inquiètent

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Publié le: 10/07/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Un rapport préconise la fermeture des centres d'examens secondaires. Ernée, Évron et Villaines-la-Juhel sont concernés.

« Les centres d'examen sont actuellement nombreux et beaucoup d'entre eux sont encore peu confortables » ; « Les inspecteurs perdent beaucoup de temps pour se déplacer de l'un à l'autre [...] Des regroupements permettraient donc d'épargner de la fatigue et de gagner des disponibilités chez les inspecteurs tout en améliorant la qualité de l'examen, dans son contenu et dans les conditions d'accueil des candidats. »

Ces quelques lignes extraites d'un rapport publié il y a quelques semaines par Dominique Lebrun, inspecteur général de l'Équipement, inquiètent des moniteurs d'auto-école du département. La profession redoute la fermeture des centres d'examen du permis de conduire dits « secondaires » : Ernée, Évron et Villaines-la-Juhel en ce qui concerne notre département. Les candidats au précieux sésame n'auraient plus d'autres choix que de se rendre dans les centres « principaux » de Laval, Mayenne et Château-Gontier.

« Il y a actuellement six inspecteurs pour l'ensemble du département, calcule Bertrand Boyère, patron d'une auto-école à Ernée et membre du Conseil national des professions de l'automobile. Cinq sont basés à Laval, un sixième à Château-Gontier. À Ernée, nous avons des examens une fois par semaine avec à chaque fois une douzaine de candidats, soit entre 400 et 500 par an. Vaut-il mieux faire déplacer un inspecteur quarante fois dans l'année ou faire déplacer 400 à 500 candidats à Laval ou à Mayenne ? » La question du coût et du bilan écologique est évidemment posée.

25 km pour passer l'examen

La réforme, affirme un connaisseur du dossier, pourrait toutefois avoir une vertu : rendre homogène les conditions de l'examen. Les petits centres à la voirie et à la circulation peu développées seraient privilégiés par rapport aux centres situés dans les agglomérations plus fréquentées.

« Rien ne prouve que les candidats passés par un centre secondaire sont plus dangereux que d'autres, balaie Bertrand Boyère. Rien ne prouve également qu'à niveau de compétences plus élevé, on prendrait moins de risques. »

Quoi qu'il en soit, dénonce le député UMP Yannick Favennec, si la mesure est adoptée, « ce sont encore des services de proximité qui vont disparaître. Si ces centres ferment, des candidats vont se trouver dans l'obligation de se rendre dans les centres principaux à 25 voire 30 km du point actuel. »

C'est pourquoi l'élu mayennais vient d'écrire au ministre Jean-Louis Borloo, lui demandant de « tenir compte des spécificités du monde rural ». Ce que prévoit le rapport Lebrun. « Une concertation préalable pourrait s'établir au niveau départemental en prenant en compte les situations locales », écrit notamment l'inspecteur de l'Équipement. Verdict à la rentrée.

Source : Ouest-France - Arnaud Bélier


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