Michelin s'achète une conduite écologique

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Publié le: 12/06/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Le fabricant français de pneumatiques se montre tendance. Il a engagé différentes actions à vocation environnementale.

La compétition automobile cherche à se débarrasser de l'image de sport polluant qu'elle véhicule. Le souci environnemental a gagné tout le monde, y compris les fabricants de pneumatiques, contraints aussi de se conformer à de nouvelles normes. « C'est vrai que ça n'était pas une priorité et que c'est considéré aujourd'hui comme quelque chose d'important à regarder », commente Matthieu Bonardel, directeur de la compétition « 4 roues » chez Michelin.

Le manufacturier de Clermont-Ferrand oeuvre dans plusieurs domaines. « Certaines de nos évolutions peuvent d'abord permettre d'augmenter l'autonomie des véhicules en carburant. Les écuries se bagarrent pour repousser le ravitaillement. On cherche donc à diminuer la perte d'énergie inhérente à la résistance au roulement des pneus (1) ».

Par ailleurs, Michelin s'ingénie à éliminer au sein de l'enveloppe, les éléments devenus écologiquement indésirables. « On se passe, en particulier, de tout un tas de solvants, détaille Matthieu Bonardel. Tous les manufacturiers, européens tout au moins, ont signé une charte où ils s'engagent à ne plus utiliser les huiles aromatiques ayant un effet néfaste sur l'environnement. On a trouvé des produits de substitution pour la compétition et on les introduit petit à petit. Il nous reste un an et demi avant la date butoir. Et on n'est pas du tout inquiet car on est en avance sur notre planning ».

Un challenge énergie

Le fabricant français a enfin reconduit son challenge d'économies d'énergie, le Michelin Energy Endurance Challenge. « Il a été créé l'an dernier mais il était un peu compliqué et ne bénéficiait pas d'une récompense, rappelle Matthieu Bonardel. Cette année, on l'a remis en forme pour qu'il soit compréhensible par tout le monde. On fait le rapport entre la vitesse et la consommation et on établit un classement des meilleures voitures classées. On est bien dans la notion de performance et de compétition puisqu'il faut arriver à être le plus rapide en consommant le moins. » Mis en place sur les épreuves européennes d'endurance, le trophée permettra au vainqueur d'être invité à la prochaine édition des 24 Heures du Mans. Reste que la portée environnementale de ce challenge peut sembler très symbolique. « On n'est certes pas sur des niveaux de consommation qui sont faibles (2), reconnaît Matthieu Bonardel. Ça reste de la compétition automobile. Mais il ne faut pas juger dans l'instant en se demandant quel peut être l'intérêt technique immédiat. Il faut voir ça comme un laboratoire qui permet à Michelin et aux constructeurs de progresser dans une direction qui, tôt ou tard, profitera au grand public ».

Les esprits chagrins auront également relevé que le Michelin Energy Endurance Challenge ne tient pas compte de la consommation... des pneus. « Ça serait en effet logique et ce serait un paramètre important, admet Matthieu Bonardel. Mais avec les changements de pneus, c'est un peu compliqué à tracer ».

Source : Ouest-France - Patrick Brionne

(1) Communément, un pneu est responsable de 20 % de la consommation de carburant.

(2) La moyenne de consommation de carburant des voitures aux 24 Heures du Mans et de 50 litres aux 100 km.


Classement Michelin Energy Endurance Challenge

1. Porsche RS - Spyder n°27 (Horag Racing, LM P2) 115 points ;
2. Porsche RS - Spyder n°34 (Van Merksteijn Motorsport, LM P2) 113 pts ;
3. Audi R10 n°2 (Sport Team Joest, LM P1) 95 pts ;
4. Porsche RS - Spyder n°31 (Team Essex, LM P2) 93 pts ;
5. Porsche 997 GT3 RSR n°95 (James Watt Automotive, LM GT2) 84 pts ;
6. Peugeot 908 HDI n°7 (Team Peugeot Total, LM P1) 82 pts ;
7. Pescarolo Judd n°35 (Saulnier Racing, LM P2) 79 pts ;
8. Audi R10 n°1 (Audi Sport Team Joest, LM P1) 74 pts ;
9. Lola Judd n°33 (Speedy Racing Team Sebah, LM P2) 72 pts ;
10. Lola AER n°25 (RML, LM P2) 71 pts.