Les voleurs de carburant font le plein

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Publié le: 04/08/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Les quantités de carburant volé augmentent avec le coût du gazole. Les transporteurs vendéens sont excédés. Seule solution, redoubler de vigilance.


L'essence, trop cher à la pompe ? Qu'importe, allons nous servir dans les réservoirs des autres. Le raisonnement fait tache d'huile chez certains. Et mois après mois, les vols de carburant prennent de l'ampleur. Pas en nombre de faits, plutôt stable d'une année sur l'autre : une soixantaine de cas recensés par la gendarmerie, entre janvier et mai 2008.

Mais en quantité de carburant dérobé, le phénomène est en plein essor. « Nous avons constaté beaucoup plus de vols de 300 ou 400 litres de carburant », explique le colonel Thibaut Labourel, du groupement de gendarmerie de Vendée.

Les vols ont lieu « sur l'ensemble du département. Boufféré, Les Essarts, Les Herbiers, Fontenay-le-Comte... », précise le colonel. Tous les transporteurs routiers sont concernés. Un réservoir de poids lourd peut en effet contenir jusqu'à 1 000 litres de carburant.

Les aires de repos ou les parkings sont des lieux privilégiés pour s'attaquer à des camions : « Les voleurs attendent les heures les plus profondes du sommeil. Ils viennent avec des pompes électriques, et repartent tranquillement, une fois tous leurs bidons remplis. Souvent, le chauffeur ne s'en rend compte que le lendemain, en voyant du gazole par terre », raconte, excédé, un chef d'entreprise de Saint-Christophe-du-Ligneron.


Les parades pour lutter contre ces vols demeurent inefficaces. Des bouchons anti-siphonnage existent, mais le revers de la médaille est tout aussi pénible : « Les malfaiteurs n'ont pas d'état d'âme. S'ils n'arrivent pas à dévisser le bouchon, ils percent le réservoir. On se retrouve avec des véhicules endommagés », peste un transporteur des Herbiers.

Seule solution : redoubler de vigilance. Nombre de sociétés ont doté leurs parkings de grillages, ou ont fait appel à des vigiles. Les patrons recommandent aussi à leurs employés de « ne pas dormir dans des aires isolées. De plus en plus d'aires de repos sont sécurisées, avec un code à l'entrée ».

Plusieurs transporteurs évoquent des « réseaux organisés », difficiles à arrêter parce que « les voleurs se préviennent par téléphone portable, si quelqu'un approche ». Selon la gendarmerie, « à 80 %, les auteurs des faits sont des Vendéens ». Des particuliers qui n'hésitent plus à « piquer chez le voisin. Une fois, un habitant du lotissement est venu se servir. À pied, avec un bidon à la main... », s'étonne encore un patron challandais. Ce dernier fustige « les risques encourus, minimes, ou les condamnations, trop dérisoires » pour dissuader les voleurs.


Ouest-France, Christian MEAS.


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