Les voitures taxées pour entrer dans Stockholm

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Publié le: 31/07/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1193_070731.jpgPour faire respirer la capitale suédoise, les autorités ont décidé d'imposer une taxe aux automobilistes aux portes du centre-ville.

STOCKHOLM (de notre correspondante). - C'est officiel. La « taxe embouteillage » fait son retour à Stockholm. Pour de bon, cette fois. Une expérimentation avait eu lieu, de janvier à juillet 2006, pour tester l'impact d'un péage sur la circulation dans le centre-ville. A l'époque, les habitants de la capitale suédoise étaient, en majorité, sceptiques. Depuis, les choses ont changé. Appelés à se prononcer par référendum, en marge des élections législatives de septembre 2006, 51 % ont voté pour le projet.

Maximum: 6.60€ par jour et par véhicule

A partir de demain, les automobilistes devront donc s'acquitter d'une taxe, chaque fois qu'ils entreront ou sortiront du centre-ville de la capitale suédoise. Des caméras placées aux entrées de la ville enregistreront les passages des voitures et transmettront les données aux services des impôts.

La zone couverte s'étend sur 34,5 km2, soit 18 % de la superficie du grand Stockholm. Ce secteur de 280 000 habitants, concentre 60 % des emplois de la capitale. Les automobilistes qui franchiront cette zone entre 6 h 30 et 18 h 29, du lundi au vendredi, devront payer entre 10 et 20 couronnes (l'équivalent de 1,10€ à 2,20€). Le tarif change en fonction des horaires de circulation, avec une limite de 6,60€ par jour et par véhicule.

Lors du test, le péage avait réduit le trafic de 22 %. Soit une diminution de 100 000 véhicules par jour. La fréquentation des transports en commun avait augmenté de 6 % dans la zone concernée. Effets constatés: un trafic plus fluide, moins d'accidents et une diminution de la pollution.

Débat sur l'utilisation des recettes

En moyenne, les Stockholmois avaient déboursé 2,90 ? par mois. Pour 4 % des automobilistes, la facture mensuelle avait atteint 21,30 ?. Les recettes du péage ont alors été utilisées pour améliorer les transports collectifs et les infrastructures routières. Le coût du projet, évalué à 400 000 ? a été entièrement couvert par l'État.

L'Administration qui gère le péage estime que le bénéfice annuel devrait atteindre 54,3 millions d'euros net. Le gouvernement libéral, opposé au projet au départ, a décidé de consacrer la totalité des fonds à la construction de nouvelles routes. Mais l'initiative déplaît à la Gauche et aux Verts qui exigent que l'argent soit utilisé pour augmenter les transports collectifs dans la capitale.

Anne-Françoise HIVERT.