Les assureurs peu sensibles à l'environnement

Actualité

Publié le: 08/01/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
P1418_080108.jpg
P1418_080108.jpg
Alors que l'État agit en faveur des véhicules « propres » (1), les compagnies d'assurances prennent peu en compte la notion de pollution.

Depuis le 5 décembre 2007, quand on achète une petite voiture peu polluante, l'État, par le biais des concessionnaires d'automobiles, nous gratifie d'une prime de 200 € à 1 000 €. En revanche, si on acquiert une voiture plus polluante, on doit, depuis le 1er janvier 2008, acquitter une écotaxe qui peut atteindre 2 600 € pour 4 x 4 gros émetteur de dioxyde de carbone (CO 2 ). Cette mesure destinée à commercialiser des voitures moins polluantes, semble laisser indifférents les assureurs.

Quelques compagnies se sont pourtant emparées du problème de la pollution automobile. La Maaf accorde 100 € de remise sur l'assurance d'un véhicule écolo. Cela ne concerne cependant que les véhicules électriques, hybrides ou qui carburent au gaz. Depuis trois ans, la Maaf décerne également un prix auto environnement au véhicule qui préserve le mieux l'environnement. En 2007, la Smart Fortwo Cdi avec filtres à particules, la Honda Jazz, La Citroën C4 HDI, la Volkswagen Passat Blue Motion, et la Fiat Doblo au gaz, ont décroché la palme.

Voiture citadine

Autre bon élève : AXA offre jusqu'à 50 % de remise sur l'assurance des voitures hybrides, électriques ou qui fonctionnent au gaz. Cette compagnie propose aussi une offre en partenariat avec le loueur Ucar. Elle consiste à louer (avec option d'achat) pendant 36 mois une petite citadine, et conjointement, pour de courtes durées un véhicule complémentaire pour transporter la famille en vacances, par exemple.

La Macif fait un petit effort. Elle constate que sur les quelque deux millions de véhicules neufs (2 064 633 précisément en 2007), seuls 330 000 sont des véhicules « propres ». Cette compagnie accorde jusqu'à 10 % de remise sur la garantie responsabilité civile à leurs propriétaires. Generali assure prendre en compte les émissions de dioxyde de car- bone, et faire une remise de 7 % sur les primes des véhicules qui ne dépassent pas le fameux seuil de 120 g de CO2.

Pour d'autres grands assureurs, l'écologie n'est pas une priorité. « On a des projets à court terme », explique-t-on chez Aviva. « Aucun critère écologique n'influe sur nos tarifs », confie-t-on chez MMA. À la Maif, une compagnie qui se définit pourtant comme « l'assureur militant », l'environnement n'est pas une priorité. « Ce n'est pas, pour l'instant, à l'ordre du jour, indique-t-on au siège de Niort (Deux-Sèvres). C'est vrai qu'on est peut-être un peu en retard dans ce domaine. » Une négligence qui ne devrait pas laisser insensibles les enseignants, actionnaires de la Maif.

Jean-Jacques REBOURS.

(1) Selon l'Agence de développement et de maîtrise de l'énergie (Ademe), un véhicule propre relève quatre défis : diversifier les sources d'énergie et utiliser moins de pétrole, réduire les émissions de CO 2 , préserver la qualité de l'air, réduire le bruit.