Le véhicule d'occasion attend la reprise en 2010

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Publié le: 09/02/2010 - Mis à jour le: 07/04/2015
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2009 a été moyenne, surtout pour les ventes de voitures de moins d'un an, un peu handicapées par la prime à la casse. Mais l'année en cours s'annonce meilleure.

C'est l'une des principales artères du circuit sanguin de l'industrie automobile. Chaque année, le marché du véhicule d'occasion irrigue les garages. Que l'on soit concessionnaire ou agent officiel d'une marque (plus de 9 000 entre Peugeot, Citroën et Renault), que l'on soit indépendant ou petit garagiste, le VO, comme on dit dans le jargon, est essentiel. Pour le résultat des entreprises et, comme le souligne un concessionnaire, parce que « c'est un marché d'appel pour le neuf ».

La moitié des transactions enregistrées sont réalisées de particulier à particulier. Elles concernent principalement les véhicules de plus de cinq ans. Les constructeurs et leurs agents, ainsi que les grosses structures indépendantes, se concentrent sur la vente des moins de cinq ans. Des véhicules de démonstration ou repris aux sociétés de location, dont le compteur peut afficher de 2 000 à 60 000 km.

En 2009, 5,24 millions de véhicules ont été vendus. Le premier semestre n'a pas été fameux. Mais le second plutôt bon. Au final, l'année n'a pas été si mauvaise (voir infographie). C'est le segment des véhicules de moins d'un an qui a beaucoup souffert (- 13 %). En partie à cause de la prime à la casse (555 000, fin 2009).

Chez Peugeot, Jean-François Soulisse, directeur des Succursales véhicules d'occasion, estime qu'elle a eu « un impact assez léger ». Mais Patrick Bailly, président du Conseil national des professions de l'automobile, pense que « certains clients qui avaient l'intention d'acheter d'occasion sont allés vers le neuf car il y avait peu de différence de prix sur certains modèles ». Et certains concessionnaires ont peut-être privilégié le neuf à l'occasion.


Des stocks assainis

Un autre phénomène a joué : l'attrait pour les voitures plus économiques et plus écologiques a tiré les acheteurs vers le neuf. « Il y a une prise de conscience citoyenne, estime Arnaud de Lamothe, responsable de Citroën Business. Le parc roulant devient plus propre. Le taux de CO2 a fortement chuté, depuis deux ans. »

« Le marché devrait reprendre en 2010, pense Arnaud de Lamothe. En décembre, il a progressé de 2,3 %, tous segments confondus. » Les constructeurs attendent beaucoup de leurs réseaux « à identité forte » (Citroën Select, Peugeot Occasions du Lion, Renault Occasion).

Renault poursuivra aussi l'octroi d'une prime à la casse pour les véhicules (de sa marque) d'un à deux ans. « L'an dernier, nous avons enregistré 1 000 dossiers par mois », indique Christophe Durand, directeur commercial France de la marque au losange.

Un élément jouera un rôle clé : l'état des stocks. « C'est une donnée essentielle du marché, observe Jean-François Soulisse. S'ils sont trop importants, nous ne pouvons pas reprendre la voiture d'un client qui veut acheter. » Christophe Durand est optimiste : « Aujourd'hui, les stocks sont assainis. » Tant mieux, car la bonne santé d'un point de vente, c'est sa capacité à reprendre des véhicules.

Yann BESSOULE, Ouest-France