Le tuning s'ouvre aux filles

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Publié le: 18/05/2009 - Mis à jour le: 10/04/2015
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P2697_090511.jpgElles sont femmes et fans de tuning.

Resté longtemps masculin, l'univers des véhicules customisés s'ouvre aux filles. Elles étaient quelques-unes à Mamers.

« Moi de toute façon, je préfère être avec des garçons qu'avec des filles. Bon, c'est vrai que c'est un peu un monde de machos. C'est comme partout. » Dans l'univers essentiellement masculin du tuning, Amandine, 22 ans, se sent comme un poisson dans l'eau.

Hier matin, avec « Jacquot », son copain de 26 ans, ils ont sauté dans leur Peugeot 309 customisée pour relier Bernay (Eure) à la Sarthe où se tenait la 6e édition du « Grand Tuning de Mamers », un rassemblement d'une centaine de véhicules customisés réunis sur le parking du Super U.

Mère au foyer avec trois enfants, Émilie, 22 ans, a pris le train du tuning avec son compagnon il y a quelques années. « Il m'a fait découvrir la mécanique. J'ai commencé par décorer l'arrière du Renault Trafic racheté à la gendarmerie. Dès que j'ai le permis, je vais m'attaquer à une R 19 », dit-elle en montrant la collection de peluches et d'images de rottweillers qui habillent le coffre du fourgon également généreusement équipé en néons et en enceintes.

Un aquarium dans le coffre

Un peu plus loin, Leïla, elle aussi, brique une carrosserie avec un chiffon : « Le tuning, c'est d'abord de l'esthétique. J'ai vu des trucs incroyables comme un aquarium dans un coffre, raconte cette assistante de direction de 27 ans, qui avoue avoir dépensé 17 000 € avec son ami pour équiper leur Opel Corsa désormais méconnaissable. Les filles ne sont plus uniquement des potiches. Avant, les garçons regardaient les tuneuses d'un air amusé. Maintenant, ils ont compris que les filles savent de quoi elles parlent. Il existe même des concours ouverts seulement aux femmes. »

Un lapin de « Playboy »

Au volant de sa 206 noire et blanche entièrement relookée à l'effigie du petit lapin de « Playboy », Angelina, 25 ans, originaire du Calvados, est l'une de ces « tuneuses ». Elle a dépensé 7 000 € dans sa voiture dont le volant est recouvert d'une guirlande de plumes.

Chaque week-end, elle cherche sur internet les rassemblements de tuning. Et apprécie que Yohann, son compagnon de 28 ans, s'asseye sagement sur le siège passager pour l'accompagner.

« Nic passe des heures à m'expliquer comment marche un pot d'échappement. Alors je fais semblant d'écouter. C'est un peu gonflant, concède Émilie, professeure d'anglais de 26 ans, venue accompagner son ami. « J'ai bien été obligé de me mettre au tuning mais quand sa passion prend le dessus, je mets le holà. Puis on négocie », lâche-t-elle d'un ton flegmatique.

Chiffon en main, Mandy, 16 ans, ne ménage pas son huile de coude pour lustrer les jantes chromées de la voiture de son frère avec qui elle arrive de la Manche. « J'adore le bruit et les voitures bien transformées. Depuis quelques années, je passe tous les week-ends d'été à participer à des rassemblements. »

Chez elle, le tuning est une affaire de famille. Après son père et ses deux frères, elle va bientôt prendre le relais. « Je vais transformer une Twingo », minaude-t-elle l'œil brillant.

« Ni foot, ni tuning, ni boulot »

Angélique, 18 ans, et Charlotte, 21 ans, elles aussi accompagnent leurs copains à ce rassemblement. « Dans le tuning, il y a pas mal de beaufs mais les mecs, de toute façon, il faut les laisser faire leur truc. Je l'aide parfois mais s'il râle, je me casse, promet Charlotte. Pour passer des bonnes soirées, on a d'ailleurs décidé qu'on ne parlait ni de foot, ni de tuning, ni d'informatique, ni de boulot. Parfois, ça donne des résultats assez drôles. »

« Moi, je fais la belle à côté de mon copain mais je l'aide aussi financièrement, précise Élisée, 23 ans. C'est une passion de couple. Il n'a pas eu à me forcer. Je nettoie la voiture. Je la bichonne. Ça reste son véhicule mais il n'a pas le doit de faire des modifications sans m'en parler. Sinon, il démonte tout. » Et la jeune femme de conclure : « On a la voiture depuis trois mois. C'est notre premier bébé. »

(Source : Ouest-France, Igor Bonnet)