Le patron de PSA Peugeot Citroën évincé

Actualité Peugeot

Publié le: 30/03/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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La décision a été prise hier. Christian Streiff sera remplacé par Philippe Varin, ancien dirigeantdu groupe sidérurgique Corus.

Christian Streiff, 54 ans, aura tenu deux ans à la tête du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën. Hier, à l'unanimité, le conseil de surveillance a mis fin à ses fonctions.

Pour Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, « les difficultés exceptionnelles qu'affronte l'industrie automobile imposaient un changement de management à la tête du groupe ». Christian Streiff sera remplacé à partir du 1er juin par Philippe Varin, dirigeant du groupe sidérurgique Corus (groupe Tata).

En 2008, pour la première fois depuis dix ans, PSA Peugeot Citroën a vu ses comptes plonger dans le rouge. Le groupe français, deuxième constructeur européen, affronte depuis l'automne dernier une sortie de route sans précédent. Pour y faire face, PSA a déjà annoncé son intention de tailler dans les effectifs. En France, ces départs seront volontaires en échange d'un prêt de 3 milliards accordé par le Fonds d'investissement stratégique. Les 11 000 suppressions d'emplois dans le monde ne devraient pas cependant permettre au constructeur de renouer avec les bénéfices en 2009.

Fonceur, avec un style de management parfois qualifié de « brutal », Christian Streiff s'était retrouvé fragilisé par un accident de santé. En mai 2008, un accident vasculaire cérébral l'avait contraint à quitter, pendant plus d'un mois, les commandes du groupe.

Sur fond d'interrogations stratégiques, l'hypothèse d'un départ anticipé de Christian Streiff circulait depuis plusieurs semaines. Dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point, il avait démenti. « Je m'occupe de voitures et pas de rumeurs. » Sans parvenir à dissiper un malaise diffus lié à la démission de plusieurs cadres dirigeants, partis sur la pointe des pieds. Or, plus que jamais PSA Citroën a besoin d'un pilote reconnu.

Car la crise oblige le constructeur à s'interroger sur ses alliances et sa stratégie. Au début du mois de mars, un quotidien italien Il Sore 24 ore, a évoqué l'idée d'un rapprochement avec Fiat. Les deux constructeurs coopèrent ensemble depuis une trentaine d'années. Mais la famille Peugeot serait pour l'heure réticente à l'idée de renoncer à son indépendance.

Aux États-Unis aussi. Le patron de General Motors, Rick Wagoner, serait, lui aussi, sur le départ, a-t-on appris ce matin. Une décision prise sous la pression de l'administration Obama, qui s'apprête à dévoiler un plan de soutien à l'automobile.

(Source : Ouest-France)