La voiture, aussi, fait du libre-service

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Publié le: 03/09/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
La location facile et de courte durée n'est pas le privilège du vélo. La voiture, aussi, peut se mettre en libre service, 24 heures sur 24. À Lille, ça marche. Pardon, ça roule.

Rouler facile, économique et écologique ? C'est sûr, le vélo tient la corde. Mais attention ! l'automobile n'a pas dit son dernier mot. Elle aussi, sait pratiquer la location de courte durée en libre-service, sept jours sur sept, 24 heures sur 24. À Strasbourg comme à Paris l'autopartage fait des adeptes. À Lyon et Bordeaux ça démarre. À Lille, 50 nouveaux clients s'abonnent chaque mois depuis le lancement de la formule au mois de mai en centre-ville. C'est Kéolis qui pilote l'opération, associé à la ville et aux associations d'économie solidaire.

Rennes dans la course

Le principe est simple. Vous payez un droit d'entrée de 15 €, puis un abonnement de trois mois de 15 € également, puis le coût d'usage. Vous pouvez réserver par téléphone ou Internet. Muni de votre carte d'adhérent - et du mot de passe pour récupérer la clé de contact dans la boîte à gants - vous pouvez alors emprunter une voiture du parc « Lilas » dans l'une des dix stations situées pignon sur rue, à des endroits réservés aux points névralgiques de la ville. Pour une demi-heure, trois heures ou une journée etc. « Mais l'intérêt réside dans la courte durée », précise Françoise de Charlerie, de Kéolis. Les clients lillois l'ont bien compris. 45 % d'entre eux utilisent la voiture de location moins de 3 heures.

Les clients ? « On avait identifié quelques cibles : les gens qui ont de petites courses encombrantes en grand magasin, les citoyens écolos, les familles qui ne disposent pas de seconde voiture, les jeunes peu argentés. On en a récupéré plein d'autres », savoure la directrice. Professions libérales, artisans, infirmières, associations, chômeurs. C'est le banquier qui rend visite à un gros client, le plombier qui va faire des achats de gros en banlieue, la mère de famille qui mène ses enfants au foot le mercredi, le demandeur d'emploi qui se déplace pour un entretien d'embauche. Il y a même un papy de 77 ans qui n'avait pas conduit depuis plusieurs années. Il a fallu lui donner une leçon de conduite pour le remettre dans le coup.

Pour Françoise de Charlerie et sa petite équipe de 3 CDI, qui assurent le service technique 24 heures sur 24, c'est carton plein et la route apparemment dégagée pour l'avenir. « Il y a déjà une grosse demande de la part de la périphérie lilloise »... et de plusieurs villes françaises. Rennes est dans la course. Kéolis devrait d'ailleurs annoncer de nouveaux partenariats. « Parce que l'autopartage est une vraie solution alternative à la voiture individuelle, complémentaire des transports collectifs. » Si Michel Bleitracht, le président de Kéolis, le dit...

Paul BUREL.