La fin du département sur les plaques minéralogiques

Actualité

Publié le: 08/02/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
P1474_080208.jpg
P1474_080208.jpg
Le 1er janvier 2009, les numéros des plaques commenceront à disparaître. La décision fait tousser. Philippe de Villiers prépare la contre-attaque.

Selon un sondage Ifop, 64 % des Français regrettent la disparition du numéro des départements sur les plaques d'immatriculation.

En Vendée, département rural, c'est sans doute un peu plus puisque l'idée fait 70 % de mécontents dans les campagnes. Bref, la mesure a du mal à passer.

« Jusqu'ici, on identifiait les automobilistes d'après leurs plaques. On savait si c'était un touriste ou un habitant du secteur. Là, c'est une identité qui s'en va et on va tomber dans l'anonymat », regrette Alain Brochet, le délégué départemental de l'Automobile club de l'ouest (ACO). « Il y avait peut-être d'autres formules à trouver que celles des plaques sans n° de département. »

À partir du 1er janvier 2009, la plaque sera en effet composée de sept caractères, du style « AL-563-BB », que la voitures conservera toute sa « vie », au gré des changements de propriétaire. Elle sera d'abord apposée sur les véhicules neufs, puis progressivement aux autres. Ce qui suscite une grosse colère chez Philippe de Villiers, le président du conseil général : « A l'heure où on se plaint de voir beaucoup de repères disparaître, c'est bien un cas épique d'uniformisation à la Big Brother qui aura un effet négatif. Il s'agit de mutiler, d'amputer une partie de la mémoire du département. »

Un petit aménagement sera cependant possible. On pourra faire graver le numéro de son département et le logo de sa Région sur la partie droite de la plaque. Quitte à y mettre ce qu'on veut. Par exemple, un Vendéen, se sentant l'âme d'un Breton, pourra opter pour le « Gwenn ha Du » au lieu de choisir le logo des Pays-de-la-Loire. Mais beaucoup craignent que ces deux gravures « en option » n'aboutissent, au final, à la disparition pure et simple des identifiants locaux.

Une plaque à la vendéenne ?

Philippe de Villiers semble cependant vouloir donner un petit « coup de pouce » aux conducteurs du département : « À partir de septembre, je proposerai aux concessionnaires automobiles du département, et à tous les acheteurs qui achèteront de nouveaux véhicules, un aménagement de ces plaques Big Brother afin qu'on puisse ajouter un élément d'identification du département. » Sous quelle forme ? S'agira-t-il d'une incitation particulière, par rapport à ce que prévoit la loi ? « Je garde les éléments techniques pour moi pour le moment ».

À moins qu'il arrive purement et simplement à faire modifier la loi : « Je verrai Nicolas Sarkozy au printemps pour lui parler de ce sujet en tête à tête. Et je pense pouvoir le faire renoncer à cette décision. »