La 2CV, une voiture pour apprendre à conduire

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Publié le: 18/09/2008 - Mis à jour le: 10/04/2015
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La 2CV a 60 ans. Ce week-end, près de Bayeux, une centaine d'entre elles vont lui fêter cet anniversaire. Jean-Pierre Jaussaud, double vainqueur au Mans, a appris à conduire avec cette voiture...

« La 2 pattes, c'est une excellente école de formation. » Étrange propos que tient l'ancien pilote Jean-Pierre Jaussaud, lui qui a roulé « à 350 km/h au Mans, dans la ligne droite des Hunaudières ». Non, non, assure-t-il, « pour réaliser des moyennes, il fallait tirer la quintessence de la voiture. Dans les virages, vous appreniez à avoir des trajectoires parfaites. La 2CV, c'était ma première voiture. Je suis parti en voyage de noces, en Italie, avec celle de mes parents. »

C'était au tournant des années 1950-1960. « Juste avant de passer un col dans les Abbruzes, je me suis fait doubler par une Porsche et une Ferrari. Elles roulaient plus vite en montée mais, dans la descente, je les tenais. Je virais sur les poignées de portières mais elle tenait la route. » Seul problème : le pneu avant gauche n'a pas aimé et s'est ouvert. La Porsche et la Ferrari ont gagné. Jean-Pierre Jaussaud a pris sa revanche plus tard sur les circuits.

Mais qu'est-ce que cette 2CV avait donc de si particulier qu'elle suscite encore autant de passion ? « Elle n'avait que du positif : une impression de vitesse alors qu'on roulait à peine à 80 km/h. Son confort était remarquable. Elle consommait 5 litres aux 100, tenait la route dans des proportions phénoménales. Elle n'avait pas d'amortisseurs mais des batteurs à inerties remplis de 5 litres d'huile. Eh bien, il y a deux ou trois saisons, Renault a réinventé ce système pour ses F1 ! »

Admiratif, Jean-Pierre Jaussaud prend le volant. Le moteur ronronne. Il enclenche la première, gagne de la vitesse. La vitre de sa portière s'ouvre. D'un coup de coude il la repousse. Elle retombe et le cran de maintien se referme. Un geste qui revient de loin, de toutes ces années de jeunesse. « Ma 2CV avait un moteur de 375 cm3. J'avais modifié les tubulures d'échappement pour qu'elle aille plus vite. » Elle passait la barre des 100 km/h, vaillante, solidement accrochée à la route, et aujourd'hui à quelques-uns de ses bons souvenirs.

Source : Ouest-France - Philippe Simon


Pratique. Premier rassemblement normand de 2 CV, Méhari et dérivées, samedi 20 et dimanche 21, à la ferme de Sully, route de Bayeux à Port-en-Bessin, de 14 h à 19 h. Entrée libre. Une Méhari rénovée à gagner.