L'Europe trouve un accord sur l'énergie

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Publié le: 12/03/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1000_070312.jpgDes objectifs chiffrés et un calendrier. Les Vingt-Sept ont affiché, hier, des ambitions communes pour freiner le réchauffement climatique.

BRUXELLES (de notre correspondant). - « L'Europe a démontré qu'elle était capable de détermination et d'aller de l'avant. » La conclusion de Jacques Chirac, à l'issue du sommet européen, hier, ne se veut pas qu'un propos de circonstance. Les 27 chefs d'État et de gouvernement ont réussi à se mettre d'accord sur une politique ambitieuse en matière énergétique et de changements climatiques. Ce qui n'était pas acquis au début de la réunion.

Ce « plan d'action intégré », avec un calendrier, une liste d'objectifs à atteindre et de directives à adopter, est, en effet, le premier accord depuis que l'Europe s'est élargie aux Pays de l'Est. C'est aussi un discret retour à la méthode, classique, communautaire, chère à Jacques Delors, qui a prouvé son succès.

« Une révolution »

Les objectifs sont clairs. Il s'agit de réduire de 20 % « au moins », en 2020, par rapport au niveau de 1990, la production de gaz à effet de serre, comme le CO 2 , voire de 30 % si les autres pays industrialisés font de même. Les Vingt-Sept se sont aussi engagés à atteindre, obligatoirement, un taux de 20 % d'énergies renouvelables d'ici à 2020 (la France est à 6 % actuellement) et d'au moins 10 % de biocarburants dans le carburant automobile.

« Une révolution énergétique », a salué l'organisation écologiste Greenpeace. Même sur la question du nucléaire, qui divise profondément les États membres, les Vingt-Sept ont trouvé un compromis. Reste cependant - tous ces objectifs étant des moyennes européennes - à définir précisément la part d'efforts de chaque pays. Ce sera le travail de la Commission européenne dans ces prochains mois. Elle devra arbitrer entre les différentes situations de chaque État, notamment en tenant compte de la part du nucléaire.Le plan prévoit aussi toute une série d'initiatives, concrètes, à mettre en place. Par exemple, il faudra renforcer l'efficacité énergétique. Un texte devrait ainsi être proposé pour limiter la consommation d'énergie pour l'éclairage dans les bureaux ou les rues dès 2008, dans les habitations privées en 2009.

« En mettant au placard les ampoules classiques, a expliqué Angela Merkel, la chancelière allemande, chacun peut contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. » « Chez moi, la plupart des ampoules sont faibles consommatrices d'énergie », a-t-elle ajouté.

L'Europe veut aussi renforcer les interconnexions de son réseau électrique. Pour éviter que ne se généralisent des mégapannes, comme celle de novembre dernier.

Nicolas GROS-VERHEYDE.