L'électronique embarquée a besoin d'ingénieurs

Actualité

Publié le: 18/09/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
P1261_070918.jpg
P1261_070918.jpgGeensys, futur grand de l'équipement auto ? La société vient de naître, à Carquefou, de la fusion d'Ayrton Technologies et du breton TNI Software. Elle doit passer de 245 à 600 personnes en trois ans.

À ce stade-là, ce n'est plus une gazelle. Avec ce genre d'entreprise qui se développe à la vitesse grand V, on frôle les vitesses intersidérales ! Jugez plutôt. 2001, Serge Laverdure a déjà bossé pour les géants de l'aérospatiale et de l'automobile dans tout l'univers de la technologie embarquée. Le défi est simple : comment faire tenir dans un espace fermé et mobile une nuée de technologies. C'est le principe des Freebox ou Livebox qui marient internet, connexion sans fil, numérique... Bien évidemment, le monde de l'automobile rassemble toutes les trouvailles de la technlogie embarquée : allumage automatique des feux, freinage ABS, déclenchement des essuie-glaces... « Sauf que, dans ma boîte en Allemagne, je travaillais avec 70 % de personnes extérieurs à la société pour imaginer ces systèmes embarqués, assure Serge Laverdure. J'ai imaginé une société pour penser et exécuter les demandes des constructeurs dans leur intégralité. » Ayrton Technologies était née.

Aujourd'hui, en France, ils sont trois à afficher une norme dite CMMI 3 pour répondre à tous les cahiers des charges mondiaux, même ceux qui flirtent avec le secret défense.

Au printemps, le mariage avec la société brestoise TNI Software change la donne. On pousse d'autres portes. Le groupe, baptisé du nouveau nom Geensys (1), ambitionne de devenir le leader européen. « Nous avions l'ingénierie, TNI Software avait les logiciels embarqués. » Une rencontre qui a pris corps au sein du pôle de compétitivité automobile haut de gamme. « TNI Software participe au consortium des constructeurs pour mettre en place la technologie du futur dans les voitures avec la norme Autosar, précise Bernadette Rovire, directrice du pôle de compétitivité automobile haut de gamme, il faut arriver à rendre très simples des systèmes de plus en plus complexes. Et, surtout, rivaliser avec les Allemands. »

Même combat pour l'aérospatiale. Il y a quinze jours, Geensys a réuni, à Nantes, des donneurs d'ordre, ceux d'Airbus comme ceux de Boeing. « Nous avons le mérite d'être neutre et de travailler tous ensemble sur le futur. »

Des entreprises à racheter

Si Geensys boucle son chiffre d'affaires à dix-sept millions d'euros cette année, elle pense le multiplier par trois d'ici à 2010 et passer rapidement à 600 personnes. « Nous cherchons en permanence une centaine d'ingénieurs spécialisés dans ces systèmes dits embarqués. Des postes basés plutôt en France, mais nous recrutons aussi une trentaine de personnes pour des missions en Allemagne. Difficile de les trouver. Si, aujourd'hui, quelqu'un sait intégrer le logiciel Linux dans des systèmes complexes, nous l'embauchons également tout de suite », assure Serge Laverdure.

Geensys a un pied au Japon, en Chine et au Vietnam. Sa croissance passera par des rachats d'entreprises. Plutôt en France, en revanche. Les acteurs actuels dans l'Hexagone sont diffus et de petite taille. Du gibier qui peut atterrir rapidement dans des besaces plus grandes !

Élisabeth BUREAU.

(1) Geensys est formé des initiales, en anglais, de Global Embedded Electronic Networked System.