Gasoil : une augmentation du prix quasi inéluctable

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Publié le: 25/10/2010 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P3242_101025.jpgPourquoi les prix flambent ? Pour plusieurs raisons. D'abord, le prix du pétrole brut a augmenté, depuis deux semaines. La barre des 80 dollars (58 ?) a été dépassée. Ensuite, les douze raffineries françaises (100 millions de tonnes par an d'essence, gasoil, fuel domestique) sont à l'arrêt et ne produisent plus. La demande est tendue. Il faut importer.

Ce n'est pas le transport maritime qui coûte cher. « 0,002 dollar le litre », indique Benoît Person, chez Handytankers, filiale du danois Maersk, n° 1 mondial du secteur. Non, c'est la logistique terrestre pour approvisionner les stations qui est lourde et coûte plus cher que d'habitude, car les besoins en camions sont plus importants. Résultat des courses : le prix du gasoil a atteint, ces derniers jours, son plus haut niveau depuis quatre mois (plus de 1,20 ? à certaines pompes).

Pourquoi importe-t-on du gasoil ? La France consomme chaque année environ 40 millions de tonnes de gasoil. Sur ce volume, elle doit en importer 17 millions. Pourquoi ? Parce que les raffineries n'en produisent pas assez. Depuis vingt ans, le marché a évolué. Avant, le parc automobile français était principalement constitué de véhicules à essence. Aujourd'hui, on roule majoritairement au gasoil [diesel].

D'où vient le gasoil ? Il existe trois grandes zones de raffinage en Europe (98 sites) : la Russie ; la zone ARA, pour Anvers, Rotterdam, Amsterdam ; Fos-Lavéra (à côté de Marseille). Le gasoil consommé en France vient surtout de Russie, de la mer Noire (beaucoup) et de la mer Baltique (un peu). « Le » grand importateur, c'est le russe Lukoil. Le point de sortie du gasoil, c'est le port de Vysotsk, au nord de Saint-Pétersbourg.

Les traders en profitent. Les grandes compagnies pétrolières (BP, Shell, Total...) ont leurs propres cellules d'achat. Les autres (grandes surfaces, stockistes...) travaillent avec des courtiers (les traders du pétrole), installés souvent en Grande-Bretagne, en Belgique, en Suisse. La crise, c'est plutôt bon pour eux. « Normal, sourit un expert. C'est leur métier... »

Les courtiers proposent la marchandise en jouant sur les déséquilibres de la production et de la consommation. « Certains n'hésitent pas à augmenter le prix de 5 dollars (3,60 ?) par rapport à la veille, explique le même expert. Et ça marche. Les compagnies ne peuvent pas refuser. » Mais, comme l'explique l'Union française des industries pétrolières (Ufip), « les opérateurs sont habitués à ce genre de yo-yo ». Il y a aussi quelques gérants de stations-service qui exagèrent... Mais c'est une autre histoire. Yann BESSOULE, Ouest-France + Infographie, Pascal Thomas

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