Fiat ressuscité retrouve le haut du pavé

Actualité Fiat

Publié le: 16/05/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
La roue tourne. Après plusieurs années de coma, le groupe italien retrouve la santé et un gros appétit. Sa 500 « néorétro » débarque en juillet.

La roue de l'histoire tourne vite dans l'industrie automobile, de plus en plus vite, dans le bon comme le mauvais sens. Voyez Fiat par exemple. Perclus de déficits à répétition, le groupe était donné pour mort il y a seulement trois, quatre ans. Et le revoici fringant tenant le haut du pavé, après avoir refait le plein de résultats et d'ambitions. Au moment même où les constructeurs français, flamboyants il y a peu, sont à la peine, c'est le moins que l'on puisse dire devant leur reculade commerciale persistante.

Après cinq ans de disette, les actionnaires de Fiat ont même réentendu, l'an passé, le doux bruit du dividende qui tombe. Et pour cause : 1,2 milliard d'euros venait de s'afficher au compteur des bénéfices, au terme d'une année 2006 particulièrement profitable, grâce à des ventes globales en progression de 17 % sur le marché domestique d'Europe occidentale (plus 7,5 % en France). Mieux, le premier trimestre 2007 confirme l'aggiornamento qui permet au champion italien d'être au coude à coude avec Renault.

Recentrage

Pas de miracle. Pour sortir Fiat et ses marques associées (Alfa, Lancia, Maserati...) de l'ornière, il a fallu un bon pilote, une bonne stratégie, de bons produits. À la fin des années 1990, le groupe s'était noyé dans une diversification hasardeuse, après avoir pourtant été un rude challenger pour le numéro un automobile européen, Volkswagen. En arrivant aux commandes en 2004, Sergio Marchionne recentre le géant exsangue sur l'automobile, quitte à bousculer la hiérarchie en place, à rationaliser la production et à rompre définitivement de pesantes fiançailles avec l'américain General Motors.

L'administrateur délégué remet également les ingénieurs à leur place, derrière les designers, les créatifs. Et c'est ainsi que Fiat a redessiné des voitures à l'italienne, « originales, plaisantes, abordables », résume la direction française. Résultat, la Grande Punto a perdu ses complexes face à la Clio de Renault. La Bravo en remontre à la Mégane. Et attention ! dès la mi-juillet, la nouvelle Fiat 500 nous fait le coup « néorétro » réalisé par la Mini et la New Beetle. Et s'attaque frontalement à la nouvelle Twingo. En France, où le groupe de Turin fait travailler en direct 10 000 salariés (chez Magnetti Marelli entre autres), la seule marque Fiat espère vendre 60 000 voitures cette année, contre 50 000 l'an passé.

C'est évident, le constructeur italien a retrouvé un énorme appétit. La meilleure preuve, c'est qu'il poursuit à vitesse accélérée le renouvellement de sa gamme. D'ici 2010, la feuille de route est impressionnante, avec rien moins que 23 nouveaux modèles prévus. Du coup, le condottiere que les constructeurs français regardaient il y a peu avec condescendance aurait même, semble-t-il, quelques idées de croissance externe derrière la tête. Les déboires de l'union avec General Motors sont déjà oubliés. Un peu trop vite ?

Paul BUREL.