En Asie aussi, le biocarburant fait monter les prix
Actualité
Publié le: 14/08/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
Les biocarburants accélèrent, les prix des céréales flambent. Les plus pauvres d'Asie du Sud-Est ne peuvent plus se les payer pour manger.
BANGKOK (de notre correspondant). - Somchai n'est pas homme à se laisser guider par l'appât du gain. Mais, il y a six mois, ce petit exploitant de la province de Tak a appris que les revenus de ses voisins avaient doublé. Il a aussitôt renoncé à la culture du riz, céréale dont la Thaïlande est le premier exportateur au monde.
Il se consacre, comme eux, à la culture de la canne sucrière. Ce paysan de 42 ans ne jure plus que par l'éthanol. Et explique « que les débouchés de la filière biocarburant sont très prometteurs ».
La volaille a pris 25 %
Cet engouement a des effets pervers. L'utilisation accrue des cultures céréalières dans la production d'éthanol et la réduction de la superficie des terres dévolues à l'alimentation ont porté les cours des céréales à des niveaux d'autant plus élevés que les réserves mondiales sont au plus bas.
À Chicago, le prix du blé a doublé depuis un an. Celui du maïs a bondi de 40 %. Les cours du soja ou du riz suivent la tendance...
Aux Philippines, pays où 15 millions de personnes vivent avec un demi-euro par jour, le riz a disparu des assiettes des ménages les plus pauvres. Chrétien fervent, Onofre est inquiet pour ses trois enfants en bas âge. « En quelques mois, le prix du kilo de volaille a cru de 25 % », raconte cet employé des services portuaires de Cotabato City.
La fin du coupe-faim
Trop pauvre pour acheter ce produit de base, aussi utilisé dans la fabrication de biocarburant, un ouvrier du bâtiment explique, non sans émotion, qu'il n'est plus en mesure d'offrir à ses enfants leur tampai, un coupe-faim confectionné à base de graines de soja frit dans de l'huile. Depuis janvier 2007, le prix du kilo de soja a, il est vrai, augmenté de 10 %.
En faisant du sucre, du blé ou du soja, un équivalent du pétrole, les principaux bénéficiaires de la filière biocarburant, que sont les géants de l'énergie et de l'agroalimentaire, ont érigé les céréales au rang de produits convoités par 800 millions de propriétaires de voiture de par le monde. Et par 2 milliards de personnes aux revenus modestes vivant dans les mégapoles d'Asie, mais aussi d'Afrique, d'Amérique latine et d'Europe.
Solomon KANE.
BANGKOK (de notre correspondant). - Somchai n'est pas homme à se laisser guider par l'appât du gain. Mais, il y a six mois, ce petit exploitant de la province de Tak a appris que les revenus de ses voisins avaient doublé. Il a aussitôt renoncé à la culture du riz, céréale dont la Thaïlande est le premier exportateur au monde.
Il se consacre, comme eux, à la culture de la canne sucrière. Ce paysan de 42 ans ne jure plus que par l'éthanol. Et explique « que les débouchés de la filière biocarburant sont très prometteurs ».
La volaille a pris 25 %
Cet engouement a des effets pervers. L'utilisation accrue des cultures céréalières dans la production d'éthanol et la réduction de la superficie des terres dévolues à l'alimentation ont porté les cours des céréales à des niveaux d'autant plus élevés que les réserves mondiales sont au plus bas.
À Chicago, le prix du blé a doublé depuis un an. Celui du maïs a bondi de 40 %. Les cours du soja ou du riz suivent la tendance...
Aux Philippines, pays où 15 millions de personnes vivent avec un demi-euro par jour, le riz a disparu des assiettes des ménages les plus pauvres. Chrétien fervent, Onofre est inquiet pour ses trois enfants en bas âge. « En quelques mois, le prix du kilo de volaille a cru de 25 % », raconte cet employé des services portuaires de Cotabato City.
La fin du coupe-faim
Trop pauvre pour acheter ce produit de base, aussi utilisé dans la fabrication de biocarburant, un ouvrier du bâtiment explique, non sans émotion, qu'il n'est plus en mesure d'offrir à ses enfants leur tampai, un coupe-faim confectionné à base de graines de soja frit dans de l'huile. Depuis janvier 2007, le prix du kilo de soja a, il est vrai, augmenté de 10 %.
En faisant du sucre, du blé ou du soja, un équivalent du pétrole, les principaux bénéficiaires de la filière biocarburant, que sont les géants de l'énergie et de l'agroalimentaire, ont érigé les céréales au rang de produits convoités par 800 millions de propriétaires de voiture de par le monde. Et par 2 milliards de personnes aux revenus modestes vivant dans les mégapoles d'Asie, mais aussi d'Afrique, d'Amérique latine et d'Europe.
Solomon KANE.
