Bientôt une usine de biocarburant à Montoir

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Publié le: 28/06/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1153_070628.jpgCargill a lancé, hier, la construction de son usine de trituration de colza à Montoir. Le début d'une utilisation massive du biocarburant.

Cargill construit une usine de trituration sur le port de Saint-Nazaire à Montoir. A l'entrée, 600 000 tonnes de graines de colza ; à la sortie, 250 000 tonnes d'huile entrant dans la composition du biocarburant, le diester, et 350 000 tonnes de protéines végétales pour élaborer des produits de nutrition animale. « L'objectif gouvernemental est de couvrir 7 % de la consommation énergétique en biocarburants d'ici 2010 », indique Hervé de Praingy, directeur de Cargill en France. « Cet outil absorbera la culture du colza produit sur 200 000 ha en Poitou-Charentes, Bretagne et Pays de la Loire. »

Jean-François Coué, président de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, applaudit des deux mains : « C'est un débouché supplémentaire pour les exploitations qui vont pouvoir consacrer des terrains en jachère à cette culture. Même si dans le département toutes les terres ne sont pas favorables au colza, la diversification permet toujours de mieux réagir aux imprévus et fait globalement monter les prix d'achat. » Avec toutefois une réserve : que la conversion des producteurs laitiers au colza ne soit pas trop massive : « Ça pourrait fragiliser l'équilibre du projet mozzarelle à Herbignac. »

Mais l'ambiance n'est pas à l'inquiétude pour l'instant. Cette nouvelle usine qui va employer 35 personnes, dès l'été 2008, va approvisionner une seconde usine déjà en cours de construction juste à côté par Diester industrie et qui transformera l'huile de colza en biocarburant.

Un ensemble conçu pour s'intégrer au mieux dans les exigences environnementales : « la plus grande partie des transports se fera par voie maritime, par le rail et par pipeline », souligne Hervé de Praingy. Car le diester ne se vendra pas tel quel à la pompe, mais entrera pour une plus grande part dans la composition des produits pétroliers. « Nous serons évidemment clients », prévoit Jérôme Dupont, directeur de la raffinerie Total de Donges, toute proche. « De la même façon que nous achetons du brut, nous allons acheter le diester produit ici pour le faire entrer dans la composition de nos produits pétroliers. » Un pipeline direct sera même déployé entre la nouvelle usine et la raffinerie.

Cyrille PITOIS.