Avec la 500, Fiat joue la nostalgie branchée

Actualité Fiat 500

Publié le: 04/07/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1161_070704.jpgC'est, avec la Vespa, l'un des symboles de l'Italie d'après-guerre. Cinquante ans après, la firme de Turin sort une nouvelle Fiat 500.

ROME (de notre correspondant). - Dans le design italien, il y a des passions inaccessibles, comme la Ferrari. Mais il y a aussi des mythes familiers. La Vespa et ses lignes inimitables. Et puis, un véhicule qui a marqué au moins deux générations d'Italiens : la Fiat 500. La voiture du popolo dont Mussolini rêva, mais qui ne vit le jour qu'en 1957. Autrement dit à l'aube du fameux boom économique de la Péninsule. Jusqu'à la fin de sa production, en 1975, plus de 3,8 millions de véhicules vont sortir des usines Fiat. Si la Vespa permit aux Italiens de quitter tramways et vélos, la 500 leur permit de voyager en famille. D'aller à la mer. « Pour des millions d'Italiens, elle a été synonyme de première voiture », explique Silvia Depaoli, présidente du plus vieux club italien de passionnés de Fiat 500, à Garlenda, en Ligurie. « Elle avait toutes les qualités. Pratique en ville. Accessible économiquement pour les ouvriers. Plus tard, ce fut la voiture de madame. Enfin, le premier véhicule des jeunes. » À la fois passion et symbole de tout un pays en pleine reconstruction.

Pour les jeunes

Cinquante ans après, près de 400 000 Fiat 500 sont encore en circulation en Italie. C'est dire si l'engouement continue. Les modèles de base coûtent environ 3 000 € au marché florissant de l'occasion. « Mais les Japonais ou les Hollandais font monter les prix en les revendant jusqu'à 17 000 € dans leur pays », affirme Piero Rubeo, responsable du club romain des mordus du mythique pot de yaourt. « C'était un peu une city car avant l'heure, et elle plaît encore beaucoup aux jeunes. »

Les jeunes, justement, constituent la cible des responsables marketing de chez Fiat, qui croisent les doigts aujourd'hui. Car, ce soir, dans une ville de Turin transformée en véritable théâtre de lancement, Fiat présente la nouvelle 500. Ses formes sont arrondies comme celles de son ancêtre.

Elle est un peu plus grande, 60 cm de plus. La traction est passée de l'arrière à l'avant, libérant trois fois plus d'espace pour les bagages.

Surtout, la technologie est au rendez-vous. « C'est une voiture parfaite, le meilleur de Fiat », assure l'homme qui vient d'opérer un redressement spectaculaire des comptes de la firme turinoise, Sergio Marchionne, l'administrateur délégué du groupe.

Il y a trois ans, Fiat traversait une grave crise. Aujourd'hui, les bénéfices sont de retour. On a su, lundi, que dans un marché automobile déprimé, Fiat a gagné 11 % en juin. « On a déjà reçu 25 000 commandes avant même que le produit ne soit présenté », ajoute Sergio Marchionne. Fiat table sur une production de 120 000 à 140 000 exemplaires par an. Silvia Depaoli, consultée en phase de création du modèle, est catégorique : « Selon moi elle est digne de s'appeler Fiat 500. » Marketing et nostalgie ont rarement fait aussi bon ménage.

Laurent MORINO.