Automobile. Pourquoi le marché de l’occasion explose
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Alors que les ventes de voitures neuves peinent à remonter la pente après le décrochage de 2020, la hausse s’annonce sans précédent dans le domaine de l’occasion : il devrait s’en vendre presque 6 millions en 2021, contre environ 2 millions de véhicules neufs.
Principale raison : les voitures neuves sont de plus en plus chères. Elles intègrent plus d’équipements et de technologies de dépollution, indispensables pour répondre à des normes de plus en plus sévères. Quant aux modèles électriques et hybrides rechargeables, poussés par les constructeurs pour atteindre leurs objectifs en matière d’émissions de CO2 et éviter les amendes, ils coûtent au moins 10 000 € de plus.
25000 € en moyenne pour du neuf
Pour beaucoup d’automobilistes, il est donc urgent d’attendre. Comme Sylvie, qui voulait acheter un modèle familial : Nous avions besoin d’un cinq places avec notre dernier bébé. J’ai regardé du côté des hybrides, et surtout des rechargeables. C’est vraiment trop cher en neuf. Nous nous sommes repliés vers de l’occasion. Pour du neuf, nous verrons plus tard.
Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem, confirme : Le nombre de ménages qui achètent une voiture neuve baisse d’année en année. Aujourd’hui, c’est seulement 3 % contre 7 % au milieu des années 1990. Les Français gardent leur auto plus longtemps ou s’orientent vers l’occasion pour des raisons de prix. En France, l’achat d’un modèle neuf tourne à 25 000/26 000 € en moyenne. Tout le monde n’a pas les moyens…
Le spectre des ZFE
Xavier Horent, délégué général du Conseil national des professions de l’automobile, acquiesce : Le gros du marché automobile a toujours porté sur l’occasion, et ça s’accentue. Avec les évolutions réglementaires et l’entrée en vigueur prochaine des zones à faibles émissions (ZFE), les Français ont compris qu’il allait falloir changer de voiture. Encore faut-il pouvoir s’offrir un véhicule neuf : hybrides et électriques sont très chères. Alors ils se rabattent sur l’occasion.
Alors qu’elles sont de plus en plus bannies par les vignettes Crit’Air, les voitures de 10, et même de 15 ans, voient, elles aussi, leurs ventes augmenter. Ce qui prouve bien que la question du pouvoir d’achat reste centrale.
Les professionnels s’adaptent
La tendance fait les affaires des sites de ventes entre particuliers. Mais les professionnels aussi s’adaptent. En plus des labels des constructeurs (Renault Occasions, Spoticar pour l’ensemble du nouveau groupe Stellantis issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler…), les spécialistes de l’occasion se modernisent.
À l’image d’Aramisauto, qui ne revend que des secondes mains impeccablement révisées, avec un vrai process industriel de remise en état. On voit également fleurir de nouvelles enseignes comme AutoHero, BymyCar, CarNext... Personne ne veut rater l’occasion.
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