Automobile : Heuliez aidé sous conditions

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Publié le: 25/03/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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L'État apportera 10 millions s'il y a un projet industriel crédibleet si la famille propriétaire s'engage financièrement.

Non, le gouvernement n'abandonne pas Heuliez, le constructeur automobile de Cerizay (Deux-Sèvres), comme le craignaient ouvertement, lundi, le millier de salariés. C'est le message qu'a voulu faire passer, hier, Luc Chatel, son porte-parole.

Pour éviter une cessation de paiement, dès les premiers jours d'avril, le Fonds stratégique d'investissement (FSI), créé pour aider les entreprises touchées par la crise, est prêt à apporter les 10 millions d'euros que l'entreprise, ses salariés et la présidente de la Région Poitou-Charentes, lui réclament.

Le compte n'y est pas encore

Mais à trois conditions, a détaillé Luc Chatel, qui est à Cerizay aujourd'hui.
1) Qu'Heuliez, fragilisé par la fin de la production de coupés cabriolets, présente un projet industriel crédible. Celui de sa voiture électrique Friendly est-il suffisant alors qu'il ne mobilise aujourd'hui que quelques dizaines de salariés ?
2) Que l'effort s'intègre dans un tour de table financier avec d'autres investisseurs. Dont, troisième condition, la famille Queveau, les propriétaires.

Pour Luc Chatel, ce sont 45 millions d'euros qu'il faut trouver pour sauver le troisième constructeur automobile français. Dix millions du FSI, sept d'un fonds d'investissement et cinq de la Région Poitou-Charentes... Le compte n'y est pas.

Si les conditions réclamées par le gouvernement ne sont pas remplies, l'État apporterait quand même 10 millions, sans recours au FSI. Mais il faudrait alors trouver « des pistes d'accompagnement social » au nouveau montage financier. En clair, le démantèlement d'Heuliez et des suppressions d'emplois seraient à l'ordre du jour.

Lundi, alors que manifestaient les salariés, Ségolène Royal laissait entendre que le gouvernement freinait l'aide à Heuliez pour ne pas causer de tort au projet concurrent de voiture électrique de Bolloré. Allégation fermement démentie, hier, par l'homme d'affaires breton.

Ouest-France