Audi et la R 10 diesel entrent dans l'histoire - Sarthe - lundi 20 mars 2006

Actualité Audi

Publié le: 20/03/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019
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12 heures de Sebring. L'Audi R 10 diesel a réussi sa première sortie, samedi en Floride. Capello, Kristensen et McNish l'ont conduite à une victoire historique après l'abandon de l'autre « proto » d'Ingolstadt.

SEBRING (de notre envoyé spécial). Moins dominatrice en course que lors des essais la nouvelle Audi diesel. Mais malgré quelques petits défauts de jeunesse, personne ne lui a résisté dans cette première manche de l'American Le Mans Series. Sans une panne d'alternateur qui lui fit perdre treize minutes et quelque cinq tours, la Porsche Syder RS de Collard-Luhr-Maassen aurait pu lui tenir la dragée haute un peu plus longtemps. Mais, pour sa première course de 12 heures également, le proto allemand dut abandonner, transmission cassée, à 55 minutes de l'arrivée. Un coup dur pour Manu Collard qui pilotait la voiture et venait de reprendre la deuxième place. Comme pour Romain Dumas, victime du même mal, dans l'après-midi, sur l'autre Porsche Spyder. Un abandon qui faisait le bonheur de la Lola d'Intersport, réglée comme une horloge et qui s'impose par la même occasion en LM P 2.

La grande « perf » de la journée reste cependant cette première victoire d'une voiture diesel dans une compétition d'endurance de haut niveau. Un succès historique ouvrant de nouvelles voies commerciales et sportives à Audi qui entend bien, maintenant, s'imposer au Mans en juin avec sa R 10, avant de revenir disputer les ultimes manches de l'ALMS aux Etats-Unis, et frapper un grand coup dans un pays où les perspectives de développement du marché des voitures fonctionnant au gas-oil sont énormes.

Samedi, avant les joies de la victoire, peu avant 23 heures (5 heures dimanche matin en France), on a cependant tremblé à maintes reprises chez Audi. Dès le warm-up, lorsqu'après un problème de radiateur, la R 10 n° 2 confiée à Tom Kristensen, Rinaldo Capello et Allan McNish dut prendre le départ des stands, en dernière position. Mais Capello mit moins d'une heure pour revenir dans le sillage de la voiture de tête qui était évidemment celle de ses coéquipiers Biela, Pirro et Werner.

Dans le camp allemand on soufflait. Pas pour longtemps. Car sur la R 10 n° 1, Biela effectuait une tête à queue fort bien maîtrisée qui montrait bien les difficultés de pilotage de cette voiture où la puissance du turbo, ajoutée à un couple phénoménal, provoque des accélérations fulgurantes, parfois difficiles à maîtriser. Plus grave cependant quelques instants plus tard. La télémétrie envoyant vers le stand tous les paramètres du moteur tombait en panne. Et lorsque Werner qui avait pris le relais de Biela s'arrêta, on décela une température anormale du moteur. Pas question de prendre des risques. Et Wolfgang Ullrich, patron de l'écurie, décidait de stopper définitivement sa voiture.

Tous les espoirs d'Audi reposaient alors sur la 2. On se fit encore quelques frayeurs lors d'un arrêt où l'on changea les filtres à gas-oil. Avant qu'un loupé, lors d'un changement de roues et un écrou défaillant, n'obligent Capello à revenir au stand dès la fin de son tour de lancement. Rien de bien méchant toutefois et Audi tenait cette victoire tant attendue. La septième consécutive du constructeur allemand à Sebring, la quatrième de Kristensen, la troisième de Capello et la deuxième de McNish sur la piste de Floride. Mais surtout le départ d'une nouvelle aventure, avec une technologie inédite qui va complètement changer la donne en endurance. « Vraiment historique cette victoire, affirme Wolfgang Ullrich. Mais nous n'avons couvert que 50 % du chemin nous menant à un succès au Mans. Et nous allons continuer à travailler dur d'ici là. »

Jean-Claude VIRFEU.