A quand des voitures moins puissantes ?

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Publié le: 04/10/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1154_070628.jpgComment polluer moins ? En cessant d'avoir des voitures obèses qui roulent à 200 à l'heure, répond un spécialiste de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité.

Émissions de gaz à effet de serre, polluants nuisibles pour la santé... Le transport de voyageurs et de marchandises est dans le collimateur. « En dix ans, c'est devenu le premier secteur responsable du réchauffement climatique », assure l'Ademe dans sa lettre d'information de juin.

Histoire de bien enfoncer le clou, la dite Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie cite au passage un rapport interministériel d'avril 2006 (1) indiquant que dans les zones urbaines, 30 à 50 % de la pollution liée aux particules fines proviennent des transports. Pointés du doigt, les véhicules diesel jugés responsables au premier chef des concentrations en oxydes d'azote, monoxydes de benzène et autres produits charmants.

Comment moins polluer en roulant ? C'était l'une des questions posées mardi lors du colloque Transports terrestres et environnement, organisé à Bouguenais à l'initiative de l'Observatoire régional des transports, de l'Ademe et du conseil régional. Au nombre des intervenants, Jean Delsey, conseiller scientifique à l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité, venu brosser quelques perspectives. Il part d'un constat rassurant : « Les normes européennes ont rendu les carburants fossiles beaucoup plus propres et ce n'est pas fini. Les catalyseurs piègent les particules, les moteurs fonctionnent mieux. Ces applications sont vraies pour tous les véhicules, voitures, camions ou locos diesel. Il suffirait de renouveler entièrement le parc de véhicules pour éliminer quasiment les polluants locaux, ceux qui ont un effet nocif sur la santé des piétons et des riverains des voies. »

Outre que le renouvellement ne se fera pas si vite, moins de particules ne réglerait pas tout. « Il faut s'attaquer aux émissions de gaz carbonique. C'est le grand challenge. » Comment y arriver ? Électronique de puissance et motorisations hybrides sont à même d'économiser les carburants fossiles, assure encore Jean Delsey qui ne croit guère à la généralisation de piles à combustion d'hydrogène. « On les utilisera d'ici peu pour les ordinateurs, mais il faudra encore bien du temps pour les voitures. »

Avec les biocarburants il demande à voir. « Un rapport de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) vient de mettre en garde sur un éventuel impact énergétique et écologique négatif. » Alain Boeswillwald directeur de la Semitan (transports publics nantais) confirme un doute qui ne cesse de gagner du terrain. « Je reviens d'un voyage d'étude en Suède. Leur bilan éthanol est extrêmement mauvais avec un rendement énergétique catastrophique. »

En revenir au bon vieux diesel ? « Nous avons opté pour le gaz naturel de ville voilà 10 ans. Pollution, bruit... C'était la meilleure alternative. 250 de nos 330 bus roulent au GNV. Aujourd'hui nous pourrions opter pour du diesel. »

Thierry BALLU. (1) Rapport Mobilité transport, environnement, élaboré par le ministère de l'Écologie et le ministère de l'Équipement et des Transports, présenté lors de la commission des comptes et de l'économie de l'environnement en avril 2006.