À pied, à vélo, en auto : mieux partager la rue

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Publié le: 07/08/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Le ministère de l'Écologie et des Transports lance les « zones de rencontre ». Des espaces où piétons, cyclistes et automobilistes devront apprendre à cohabiter.

L'automobiliste peste contre un piéton qui surgit devant son pare-chocs. Ce dernier l'insulte, lui répondant qu'il n'a qu'à prendre le bus. Peu après, le piéton manque de se faire renverser par un cycliste qui, sûr de son bon droit écologique, slalome entre voitures et passants... La cohabitation en ville, et particulièrement en centre-ville, s'avère parfois difficile.

Parmi les nouvelles mesures publiées au Journal officiel, le 1er août, le ministère de l'Écologie et des Transports a inclus le concept de « zone de rencontre ». « C'est un mix de deux dispositifs déjà existants : l'aire piétonne et la zone 30, explique Pascale Buch, adjointe à la déléguée interministérielle de la sécurité routière. Dans cet espace, les piétons seront prioritaires et n'auront pas l'obligation de circuler sur les trottoirs. La vitesse des véhicules motorisés sera limitée à 20 km/h et les cyclistes seront autorisés à circuler dans les deux sens des chaussées à sens unique. »


Chambéry, ville pionnière

La zone de rencontre pourra être une rue, englober une place ou un ensemble de voiries. « L'initiative est laissée aux maires. » Le concept a été pensé pour les espaces à forte densité de piétons, mais où interdire, voire même restreindre, la circulation automobile serait trop compliquée. « Dans les zones de commerces, par exemple, dans certains quartiers résidentiels ou devant les gares. »

Une idée dangereuse ? « Au contraire, répond Pascale Buch. Évoluer dans un espace commun va inciter les automobilistes comme les piétons et les cyclistes à faire preuve de plus de prudence. Trop souvent, chacun se croit maître de la surface qui lui est réservée. »

Considérée comme pionnière dans le domaine, la municipalité de Chambéry (Savoie) a mis en place, il y a une trentaine d'années, des « aires piétonnes » colorées en rouge, signalées par un panneau. Cyclistes et piétons y sont prioritaires. Les voitures et les bus sont contraints de rouler à 30 km/h.

« Les premières ont été aménagées devant les écoles. Puis on les a développées devant les foyers de personnes âgées, certains magasins ou équipements publics, comme la médiathèque, explique Michel Grunberger, ex-adjoint au maire chargé des aménagements urbains et de la circulation. Aujourd'hui, on en compte une vingtaine. Les plus longues font une quarantaine de mètres. Sur une trop grande distance, les automobilistes ont tendance à réaccélérer. » De 1979 à 2006, le nombre d'accidents dans la ville de Chambéry a considérablement chuté.


Ouest-France, Benjamin SEZE.


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