24 heures du Mans : Michel Vaillant fête son jubilé aux 24 Heures

Actualité

Publié le: 12/06/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
Le célèbre pilote de bandes dessinées vit sur le circuit sarthois sa 70e aventure. Plus qu'un retour, une longue histoire de famille.

C'est vraiment pas de chance. À trois jours des 24 Heures, un pilote de l'écurie Vaillante se blesse. Jean-Pierre, le frère ingénieur du pilote Michel Vaillant, se tourne vers Dylan Montusset, petit prodige à qui son père promet un grand avenir. Mais le problème est moins son talent que ce papa bien encombrant, prêt à tout pour la réussite de son fils... Heureusement, Michel Vaillant en a vu d'autres. Ces 24 Heures sous influence marquent sa septième participation au Mans.

Et si le scénariste Philippe Graton y a situé ce 70e album, c'est autant par attachement à « la plus grande épreuve du monde » que par la volonté de rendre hommage à cette saga imaginée par son père Jean, voila un demi-siècle. « Je désirais ce retour aux sources, avoue Philippe Graton. Car mon père a eu le coup de foudre pour le sport auto en accompagnant le sien, qui était commissaire du Club motocycliste nantais, comme spectateur aux 24 Heures. »

La présence de Jean Graton au bord de la piste ne s'arrête pas là. Après-guerre, employé du journal bruxellois Les Sports, dont le patron drivait l'Écurie nationale belge, il revient tout naturellement comme obscur du circuit. « Il se postait dans le virage de Mulsanne, recevait des consignes à l'aide d'un téléphone de campagne et les transmettait aux pilotes. Selon qu'il dirigeait son bâton vers le haut ou vers le bas, ils devaient accélérer ou freiner ! » Jean Debien, Paul Frère ou Lucien Bianchi ont ainsi appliqué les consignes du stand relayées par le créateur du plus célèbre pilote du 9e art.

Car bientôt naît Michel Vaillant, chevalier de l'automobile à la mèche aussi impeccable que le comportement. Depuis son premier Grand défi qui avait pour théâtre les 24 Heures, le lien ne s'est jamais rompu. La réalité a même souvent rejoint la fiction. Une voiture d'Yves Courage a soulevé l'enthousiasme sous les couleurs de Vaillante en 1997 et « obtenu une quatrième place après une course digne d'un scénario de BD ». Luc Besson a fait rouler une autre Vaillante pour les besoins de son film en 2002. Le Studio Graton a consacré un Dossier à Henri Pescarolo en 2006. Enfin, Philippe Graton, par ailleurs reporter, a photographié Vanina Ickx le temps d'une épreuve. Vanina devenue depuis héroïne BD du dernier Michel Vaillant, comme son père quelques années plus tôt. Le célèbre Jacky rendra d'ailleurs hommage à son concurrent de cinquante ans, samedi au Mans. Une affaire de familles on vous disait.

Jean-Noël LEVAVASSEUR.

Pratique. Philippe Graton et les dessinateurs du studio Graton dédicacent au Mans depuis lundi. Au pesage, place des Jacobins, ce mardi. Au stand Le Mans Racing (village circuit), mercredi et jeudi en soirée...