24 Heures du Mans : Audi reste le maître

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C'est la huitième victoire du constructeur d'automobiles allemand sur le circuit sarthois. L'équipage, composé deTom Kristensen, Allan McNish et Rinaldo Capello, a bataillé ferme pour l'emporter sur Peugeot, au terme d'un final haletant.

La science d'Audi a eu raison du Peugeot express

La pluie a changé la face de la course. Sur le sec, la victoire semblait promise aux Français. Sur le mouillé, Audi et ses bons choix ont mis une grosse claque à Peugeot qui place deux voitures sur le podium.

Pour aller cueillir sa 8e victoire, la 5e consécutive au Mans, Audi n'aura eu de cesse d'être fidèle à ses principes, qui font désormais partie de la légende des 24 Heures. En conférence de presse, vendredi, les pilotes de la marque aux anneaux n'avaient pas fait mystère de leur stratégie. Ils avouaient sans détour que leurs temps réalisés lors des essais chronométrés seraient très proches de ceux qu'ils aligneraient en course. Les Allemands se sont tenus à leur postulat de départ. Ils ne sont pas entrés dans le jeu de Peugeot, qui se devait de mettre les gaz pour tenter de combler le retard concédé en dehors de la piste.

« Nous sommes partis sur un rythme élevé, mais nous n'avions pas le choix car on joue la performance », affirmait Michel Barge, le directeur de Peugeot Sport, au coeur de la nuit mancelle. Chez Audi, la tactique était toute autre. Les autos ont fonctionné comme des coucous suisses, avec une régularité impressionnante et une fiabilité réaffirmée. La « tortue » Audi a eu raison du « lièvre ». Peugeot, qui, dans les premières heures de la bataille, avait perdu la 8 (batterie et pièce de la commande de boîte de vitesses défectueuses).

Peugeot a perdu toutes chances au stand

Audi a aussi été bien aidé par les bêtises de son adversaire direct, qu'elle craignait. Le constructeur français, qui avait clamé que Le Mans était son objectif de la saison, a affiché trop de lacunes, peut-être aussi trop de certitudes pour pouvoir espérer contrarier un adversaire dont l'expérience a fait la différence. « On pensait que l'on maîtrisait tout », lâchait Marc Gené. Sauf les conditions pluvieuses. Les précipitations de la nuit ont constitué le premier allié d'Audi, le premier ennemi de Peugeot.

Lorsqu'il a plu vers 4 h 10 du matin, les Lionnes ont commis leur première erreur en passant des pneus intermédiaires plutôt que de chausser les « pluie ». Audi ne pouvait rêver meilleure configuration. Battue en performance pure, la voiture de Kristensen trouvait là une belle occasion de s'emparer du commandement au nez et à la barbe de Villeneuve sur la n° 7. Elle n'allait jamais le lâcher jusqu'à la ligne d'arrivée.

Et pour faciliter la tâche des R10, Peugeot se prenait les pieds dans le tapis dans la dernière heure de course, alors que Nicolas Minassian se rapprochait vivement de Kristensen. Une averse, des pneus slicks et tous les espoirs de victoire de Peugeot étaient réduits à néant. La Peugeot n° 7 avait pris le parti de tenter un coup en jouant le tout pour le tout. Peine perdue.

Un nouveau duel en 2009

Audi était trop fort. Tout simplement. Peugeot l'a appris à ses dépens. Les Lionnes bombaient le torse lorsqu'elles enchaînaient les chronos de feu. Un peu présomptueux. La pluie, mais aussi la fiabilité de la R10 ont offert un nouveau succès à la firme d'Ingolstadt. En 24 heures, la Audi n° 2 n'a effectué que 34 arrêts, la Peugeot n° 7, 37, et la n° 8, 39. Trop pour pouvoir prétendre détrôner le roi Audi. Un détail qui n'échappait pas à Tom Kristensen, « Monsieur Le Mans ». « Cette victoire, nous la devons aux gens qui se sont occupés de la voiture, à ceux aussi qui ont pris les bonnes décisions. Il s'avère qu'Audi a toujours une réponse à apporter face à toute éventualité. Nous avons prouvé au passage que nous étions en forme... » La R10 a également démontré qu'elle avait de beaux restes même si elle sent la poussière après trois années sur le pont. Trois sorties au Mans conclues par autant de succès.

Proto hybride en vue ?

L'an prochain, les Allemands devraient débarquer avec un nouveau proto. Peut-être un diesel hybride. C'est dans l'air du temps à l'heure où le sport auto veut se pourvoir d'une conscience écologique. Peugeot sera là aussi avec ses 908 Hdi dont le programme courait sur trois ans. Michel Barge l'a confirmé. « Audi était le tenant, il fallait un challenger. Nous avons essayé d'être ce challenger. Nous reviendrons pour essayer de gagner ».

Avec un règlement modifié devant donner normalement plus d'espoirs aux « essence », Audi, Peugeot, peut-être Honda si l'on en croit les propos de Jürgen Pippig, le patron de la com' d'Audi Motorsport, les 24 Heures du Mans ont trouvé un nouveau souffle où le spectacle est au rendez-vous. L'endurance a encore de grandes heures à vivre.

Source : Ouest-France - Stéphane Bois.


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