15.11 : Le covoiturage, un bon plan les jours de grève

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Publié le: 15/11/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Avec la grève, les trains se font rares en gare de Saint-Malo. Pour se rendre au travail à Rennes, certains se replient sur le covoiturage. Témoignages.

Des quais déserts, une gare fantôme: le trafic ferroviaire est très perturbé en raison de la grève. Ceux qui prennent le train pour aller travailler sont pénalisés. L'alternative consiste à sortir sa voiture du garage. A moins d'avoir recours au covoiturage. Depuis les grèves de 1995, le partage d'un véhicule à plusieurs est en plein boom. Surtout dans les grandes villes. À la veille de la grève, les sites internet affichaient une fréquentation dix fois supérieure à la normale.

Dans la région malouine, on n'en est pas encore là, mais la pratique se développe doucement. Il suffit de consulter le site maville.com (1), avec sa rubrique covoiturage, pour s'en rendre compte. Yann, 39 ans, fait partie des adeptes. Il n'a pas attendu la grève pour s'y mettre. Depuis trois ans et demi, ils sont trois à faire la route ensemble pour se rendre à Rennes, dans la zone industrielle sud. « Un quatrième nous a rejoint », se félicite le jeune homme, qui fait rapidement les comptes.

350 € seul, 80 € à plusieurs

Seul au volant de sa voiture, compter 300 à 350 € par mois. Avec le train, c'est déjà nettement moins cher, 130 € par mois grâce à une carte d'abonnement. Le covoiturage est imbattable. « A quatre dans la même voiture, chacun verse 80 € par mois environ. » Au-delà des économies, Yann y voit d'autres avantages. « Cela permet de rencontrer du monde, d'être moins fatigué et moins en danger au volant. »

Même constat pour Élizabeth. Chaque jour, cette salariée de 38 ans effectue le trajet inverse. Elle part de Rennes pour venir à Saint-Malo. « Depuis quatre mois, j'ai trouvé une « covoitureuse ». On discute pendant le trajet, cela me permet d'arriver fraîche et éveillée au bureau. » Si le covoiturage a tout pour séduire, il se heurte encore à des barrières culturelles. « J'ai habité au Québec, c'est très répandu là-bas », assure Élizabeth. « C'est clair, en France, on n'aime pas partager sa voiture avec un inconnu », confirme Yann.

La solution est peut-être ailleurs, dans un covoiturage plus organisé. Certaines villes proposent des forums de covoiturage sur leurs sites internet, pour encourager la démarche auprès de leurs habitants et réduire la fréquentation automobile aux heures de pointe. « Les grandes entreprises pourraient aussi proposer ce service à leurs salariés », suggère Élizabeth. À l'heure où l'on voit les prix des carburants s'envoler à la pompe, elle est peut-être là, la solution d'avenir...

Olivier BERREZAI.

(1) www.saint-malo.maville.com